Première question : peut-on imaginer dans un futur proche que la bourse japonaise libellée en yens soit lucrative pour un Européen, via un recul de l'euro vis-à-vis du yen par pression allemande, plus une surperformance des entreprises japonaises ? Réponse : la vente des entreprises japonaises, avec leur appareil de production, est d'un niveau accessible. L'idée de base est de considérer que les possessions d'une entreprise donnée, par exemple immobilières, ont parfois plus de valeur que l'affaire elle-même, d'où une possibilité d'achat et de revente avec profit. Malgré la hausse des actions japonaises, la baisse du yen a rendu cette hausse négligeable pour un Occidental exposé à ce marché sans couverture de change ; pour contourner le problème, il aurait été judicieux d'acheter un ETF avec couverture de change.
Deuxième question : comment aborder la question inflationniste au Royaume-Uni ? Réponse : d'abord, rappelons que les Anglais ont voté pour sortir de l'Union européenne (UE), ce qui a traumatisé toute la classe politique britannique, notoirement vendue à l'UE et s'efforçant, depuis lors, de contrecarrer le Brexit en retardant ses effets ; ensuite, on a constaté que Boris Johnson s'était mis à dépenser de l'argent comme un socialiste. Il en résulte que plus personne, dans ce pays, ne fait contrepoids au socialisme, d'où une évolution vers une situation, à terme, comparable à celle de la France. Structurellement, quand le poids de l'État augmente, on assiste toujours à une baisse de la marge brute d'autofinancement des entreprises. Par contre, les Anglais restent compétitifs sur le marché de la qualité des études supérieures.
Troisième question : que penser d'une assurance-vie au Luxembourg ? Réponse : ce type d'assurance, au Luxembourg, est logé dans des compagnies d'assurances luxembourgeoises, avec une possibilité d'emprunter de l'argent (par exemple pour acheter un appartement). Face à votre assurance-vie, vous ouvrez alors une ligne de crédit garantie par une assurance. À condition d'en avoir les moyens, ce n'est pas une mauvaise formule pour quelqu'un souhaitant acheter des biens en France, dans la mesure où les achats en France sont acceptés, ce en toute légalité. En général, la banque luxembourgeoise concernée présente à ses clients deux ou trois compagnies d'assurances. Autre point à savoir : en cas de décès du client, tout passe à sa femme sans droit de succession, et cette astuce est, elle aussi, parfaitement légale.
Quatrième question : les banques centrales peuvent-elles espérer que, à terme, leur politique des taux provoque une baisse des cours et, ainsi, un assèchement monétaire ? Réponse : un krach boursier est forcément déflationniste. Pour comprendre ce qu'est une hausse boursière, Charles Gave propose une image, celle d'un ballon que l'on est en train de gonfler et dont, de ce fait, la surface augmente. Le souffle est comparable à l'argent mis par les banques centrales. Imaginons un trou dans le ballon. Ce dernier se dégonfle. Dans ce cas, la surface du ballon diminue, comme la capitalisation boursière. Une quantité d'argent considérable va être détruite. La destruction d'une banque peut entraîner une crise déflationniste, sauf si le gouvernement intervient pour garantir tous les dépôts.
Cinquième question : que penser de Javier Milei en Argentine ? Réponse : Gave fait observer que l'élément le plus important, dans une politique économique, est ce qui crée de la valeur, et comment cette valeur change avec le temps. Il faut ensuite distinguer la valeur intrinsèque d'un bien, et sa valeur marchande. La valeur intrinsèque d'un bien est paradoxalement subjective, alors que la valeur liée au prix du marché est objective. Le but de toute transaction est, en principe, de faire en sorte que ces deux ordres de valeur se tiennent. C'est pourquoi l'État ne doit pas intervenir pour bloquer le prix des biens, le mécanisme de formation des prix opérant déjà via la conjonction des valeurs. Ce mécanisme relève non de l'État, mais du travail des entrepreneurs. En ce sens, Milei se défausserait sur les Américains et sur le dollar.
Sixième question : comment s'annoncent les relations entre l'Argentine de Milei et les BRICS ? Réponse : la banque centrale d'Arabie Saoudite et la banque centrale de Chine ont passé des accords de swap respectifs pour 7 milliards de dollars. Autrefois, l'Arabie Saoudite vendait du pétrole à la Chine en dollars, mais ces dollars n'étaient pas imprimés par la Chine, qui devait gagner de l'argent avec les États-Unis pour pouvoir payer le pétrole, d'où une influence sur sa balance commerciale. En définitive, tout le monde se retrouvait avec des dollars sans forcément en avoir besoin, et pour des transactions parfois sans rapport direct avec les États-Unis (d'autant plus que l'extraterritorialité du droit américain donnait un droit de regard à la CIA). En théorie, l'Argentine pourrait bénéficier, elle aussi, de la logique des accords de swap.
Septième question : est-il intéressant d'investir dans l'immobilier en Turquie ? Réponse : quand on reprend l'arc de l'océan Indien, de la Crimée à l'Indonésie en passant par la Turquie et par le Moyen-Orient, arc où vivent plus de trois milliards de personnes, le développement de cette zone s'annonce inimaginable, du fait des importantes réserves de gaz et de pétrole qui s'y trouvent. Or, malgré la chute qu'avait connue la lire turque précédemment, le marché qui, avec une seule monnaie, a fait mieux que les États-Unis depuis deux ans, c'est le marché turc. Ce qui se prépare, c'est un boom des infrastructures dans cette région du monde. Acheter des actifs réels en Turquie peut donc devenir intéressant. Cette tendance se confirmera, si la Turquie continue à développer ses relations avec la Russie et avec la Chine.
Huitième question : pourquoi Gave est-il enthousiaste quand il parle de l'Île Maurice ? Réponse : à l'horizon des quatre prochaines décennies, il faudra s'attendre à un effondrement démographique mondial. L'Inde sera devenue, dans l'intervalle, le principal pays apte à former de jeunes diplômés compétents. Des relations vont se développer entre l'Inde et l'est de l'Afrique, notamment autour des matières premières. L'Île Maurice se trouve au cœur de cette zone. L'Inde, qui utilise des leviers protectionnistes, a deux lignes de paiement instantané dans le monde : Singapour et l'Île Maurice (ce pour la même raison, à savoir la présence, dans les deux cas, d'une forte population indienne, essentiellement par intérêt fiscal et, de ce point de vue, personne n'aura plus rien à craindre de l'OCDE dans dix ans).
Neuvième question : quel est le lien entre la création de l'euro et l'Inspection générale des finances française ? Réponse : Jean-Claude Trichet s'est fait avoir. En effet, l'Inspection générale des finances française a détruit l'outil Bundesbank, lequel permettait aux États européens de ne pas être violentés par les États-Unis. Contrairement à ce qu'avaient fait ces derniers dans les années 1970, Karl Otto Pöhl (1929-2014) avait refusé de baisser les taux d'intérêt en Allemagne. À partir de ce moment, le prix du temps (correspondant aux taux d'intérêt) n'était plus contrôlé par les États-Unis, mais par l'Allemagne. Donc, les États-Unis voulaient trouver un moyen de détruire la Bundesbank, constitutionnellement indépendante du gouvernement allemand. Ce moyen, c'était de permettre la création de l'euro et d'en confier la charge aux inspecteurs généraux des finances français, via la Banque centrale européenne en charge des opérations. CQFD.
Deuxième question : comment aborder la question inflationniste au Royaume-Uni ? Réponse : d'abord, rappelons que les Anglais ont voté pour sortir de l'Union européenne (UE), ce qui a traumatisé toute la classe politique britannique, notoirement vendue à l'UE et s'efforçant, depuis lors, de contrecarrer le Brexit en retardant ses effets ; ensuite, on a constaté que Boris Johnson s'était mis à dépenser de l'argent comme un socialiste. Il en résulte que plus personne, dans ce pays, ne fait contrepoids au socialisme, d'où une évolution vers une situation, à terme, comparable à celle de la France. Structurellement, quand le poids de l'État augmente, on assiste toujours à une baisse de la marge brute d'autofinancement des entreprises. Par contre, les Anglais restent compétitifs sur le marché de la qualité des études supérieures.
Troisième question : que penser d'une assurance-vie au Luxembourg ? Réponse : ce type d'assurance, au Luxembourg, est logé dans des compagnies d'assurances luxembourgeoises, avec une possibilité d'emprunter de l'argent (par exemple pour acheter un appartement). Face à votre assurance-vie, vous ouvrez alors une ligne de crédit garantie par une assurance. À condition d'en avoir les moyens, ce n'est pas une mauvaise formule pour quelqu'un souhaitant acheter des biens en France, dans la mesure où les achats en France sont acceptés, ce en toute légalité. En général, la banque luxembourgeoise concernée présente à ses clients deux ou trois compagnies d'assurances. Autre point à savoir : en cas de décès du client, tout passe à sa femme sans droit de succession, et cette astuce est, elle aussi, parfaitement légale.
Quatrième question : les banques centrales peuvent-elles espérer que, à terme, leur politique des taux provoque une baisse des cours et, ainsi, un assèchement monétaire ? Réponse : un krach boursier est forcément déflationniste. Pour comprendre ce qu'est une hausse boursière, Charles Gave propose une image, celle d'un ballon que l'on est en train de gonfler et dont, de ce fait, la surface augmente. Le souffle est comparable à l'argent mis par les banques centrales. Imaginons un trou dans le ballon. Ce dernier se dégonfle. Dans ce cas, la surface du ballon diminue, comme la capitalisation boursière. Une quantité d'argent considérable va être détruite. La destruction d'une banque peut entraîner une crise déflationniste, sauf si le gouvernement intervient pour garantir tous les dépôts.
Cinquième question : que penser de Javier Milei en Argentine ? Réponse : Gave fait observer que l'élément le plus important, dans une politique économique, est ce qui crée de la valeur, et comment cette valeur change avec le temps. Il faut ensuite distinguer la valeur intrinsèque d'un bien, et sa valeur marchande. La valeur intrinsèque d'un bien est paradoxalement subjective, alors que la valeur liée au prix du marché est objective. Le but de toute transaction est, en principe, de faire en sorte que ces deux ordres de valeur se tiennent. C'est pourquoi l'État ne doit pas intervenir pour bloquer le prix des biens, le mécanisme de formation des prix opérant déjà via la conjonction des valeurs. Ce mécanisme relève non de l'État, mais du travail des entrepreneurs. En ce sens, Milei se défausserait sur les Américains et sur le dollar.
Sixième question : comment s'annoncent les relations entre l'Argentine de Milei et les BRICS ? Réponse : la banque centrale d'Arabie Saoudite et la banque centrale de Chine ont passé des accords de swap respectifs pour 7 milliards de dollars. Autrefois, l'Arabie Saoudite vendait du pétrole à la Chine en dollars, mais ces dollars n'étaient pas imprimés par la Chine, qui devait gagner de l'argent avec les États-Unis pour pouvoir payer le pétrole, d'où une influence sur sa balance commerciale. En définitive, tout le monde se retrouvait avec des dollars sans forcément en avoir besoin, et pour des transactions parfois sans rapport direct avec les États-Unis (d'autant plus que l'extraterritorialité du droit américain donnait un droit de regard à la CIA). En théorie, l'Argentine pourrait bénéficier, elle aussi, de la logique des accords de swap.
Septième question : est-il intéressant d'investir dans l'immobilier en Turquie ? Réponse : quand on reprend l'arc de l'océan Indien, de la Crimée à l'Indonésie en passant par la Turquie et par le Moyen-Orient, arc où vivent plus de trois milliards de personnes, le développement de cette zone s'annonce inimaginable, du fait des importantes réserves de gaz et de pétrole qui s'y trouvent. Or, malgré la chute qu'avait connue la lire turque précédemment, le marché qui, avec une seule monnaie, a fait mieux que les États-Unis depuis deux ans, c'est le marché turc. Ce qui se prépare, c'est un boom des infrastructures dans cette région du monde. Acheter des actifs réels en Turquie peut donc devenir intéressant. Cette tendance se confirmera, si la Turquie continue à développer ses relations avec la Russie et avec la Chine.
Huitième question : pourquoi Gave est-il enthousiaste quand il parle de l'Île Maurice ? Réponse : à l'horizon des quatre prochaines décennies, il faudra s'attendre à un effondrement démographique mondial. L'Inde sera devenue, dans l'intervalle, le principal pays apte à former de jeunes diplômés compétents. Des relations vont se développer entre l'Inde et l'est de l'Afrique, notamment autour des matières premières. L'Île Maurice se trouve au cœur de cette zone. L'Inde, qui utilise des leviers protectionnistes, a deux lignes de paiement instantané dans le monde : Singapour et l'Île Maurice (ce pour la même raison, à savoir la présence, dans les deux cas, d'une forte population indienne, essentiellement par intérêt fiscal et, de ce point de vue, personne n'aura plus rien à craindre de l'OCDE dans dix ans).
Neuvième question : quel est le lien entre la création de l'euro et l'Inspection générale des finances française ? Réponse : Jean-Claude Trichet s'est fait avoir. En effet, l'Inspection générale des finances française a détruit l'outil Bundesbank, lequel permettait aux États européens de ne pas être violentés par les États-Unis. Contrairement à ce qu'avaient fait ces derniers dans les années 1970, Karl Otto Pöhl (1929-2014) avait refusé de baisser les taux d'intérêt en Allemagne. À partir de ce moment, le prix du temps (correspondant aux taux d'intérêt) n'était plus contrôlé par les États-Unis, mais par l'Allemagne. Donc, les États-Unis voulaient trouver un moyen de détruire la Bundesbank, constitutionnellement indépendante du gouvernement allemand. Ce moyen, c'était de permettre la création de l'euro et d'en confier la charge aux inspecteurs généraux des finances français, via la Banque centrale européenne en charge des opérations. CQFD.