En se référant à Milton Friedman, Charles Gave explique l'inflation, à la base, par la dichotomie entre l'économie du travail et l'économie des impôts : comme il devient difficile, à un moment donné, de taxer toujours plus, une solution consiste alors à imprimer davantage de billets. Pour arrêter l'inflation, il faut donc contrôler les dépenses de l'État de façon rigoureuse, et l'empêcher de continuer à emprunter.

En effet, qu'est-ce que l'emprunt ? Une solution trouvée par les tenants d'un État omniprésent pour faire payer les enfants et les petits-enfants de la génération actuelle. Pour empêcher l'inflation sous un régime plus démocratique, il devrait y avoir deux mesures prises : un vote des impôts par les représentants du peuple, d'une part, et l'interdiction pour l'État d'arriver à une situation de déficit budgétaire, d'autre part.

La dette n'est que de l'impôt différé. Les jeunes générations qui vivent en dessous de leurs moyens paient pour les générations précédentes qui ont vécu au-dessus de leurs moyens. C'est une déformation de la démocratie, car en principe le déficit budgétaire ne devrait pas exister. Il faut, par conséquent, contrôler la banque centrale et interdire à l'État de s'endetter. D'un point de vue monétaire, il faut revenir à de vrais prix.

À qui profite l'inflation ? À la banque centrale et à sa proximité (exemples américains : JPMorgan et Goldman Sachs, les "suspects habituels"). Si la banque centrale pratique des taux trop bas, JPMorgan et Goldman Sachs peuvent emprunter facilement, et vont, pour s'enrichir avec l'immobilier, acheter des biens à bas prix en province, parce que les provinciaux n'ont pas compris que l'emprunt doit se faire avec un levier.

Ce faisant, JPMorgan et Goldman Sachs n'ont pris aucun risque, ayant accès à des prêts subventionnés, donc endettés à un faux prix. Ils achètent des actifs existants, comme un bel appartement, dont le prix va monter dans un pays qui, pour autant, n'est pas plus riche, puisque c'est toujours le même appartement, illustrant le fait que des taux d'intérêt trop bas favorisent une mauvaise allocation du capital.

Il en résulte que, si les consortiums continuent à s'enrichir en profitant des taux bas, les travailleurs, eux (dans la mesure où les riches n'investissent plus du tout dans les biens de création de richesse), assistent à la baisse de la productivité de leur travail, voire à la désindustrialisation car les machines ne sont pas remplacées. Le niveau de vie de la population dépend de l'approfondissement du capital.

Si les riches ne font plus leur travail, qui consiste à prendre des risques quand ils investissent dans des actifs, la productivité baisse, les plus modestes s'appauvrissent et les classes moyennes n'existent plus. La politique suivie actuellement est profondément anticapitaliste, puisque cherchant à faire monter les prix des biens durables, mais sans en créer de nouveaux : la bourgeoisie française se rue sur le centre de Paris.

L'immobilier étant alors le seul domaine que l'État peut encore taxer, il en profite sans discernement, ce qui a évidemment plus d'effets néfastes sur les investisseurs que sur les propriétaires de leur résidence principale. On va vers une situation contraire à la formule : "Quand le bâtiment va, tout va". Qu'en est-il des bureaux avec le développement du télétravail ? Que va-t-on faire de la Défense, entre autres ?

Même si les taux reviennent un jour à des niveaux acceptables, l'endettement de l'État est tel qu'il faut s'attendre à une sortie politique, qui peut avoir des effets sur la dette elle-même comme sur l'immobilier. Concernant les cryptomonnaies, il faut distinguer celles lancées par le secteur privé (comme le bitcoin), et celles lancées par une banque centrale (ayant pour effet, à terme, la disparition des autres banques).

C'est donc un moyen supplémentaire pour l'administration, après le Covid-19, de surveiller les moindres faits et gestes des citoyens, ce qui n'a rien à voir avec le bitcoin. Dans le cas de ce dernier, qui n'est pas adossé à un État, c'est surtout la fonction d'échange qui est bonne (plus que la fonction comptable ou la fonction de réserve), car il est volatile. Il peut donc empêcher, utilement, un gouvernement mondial.

On arrive en effet à une situation où l'euro, qui se voulait le précurseur d'une monnaie mondiale, est sur le point de s'effondrer. On voit bien les deux camps en présence dans la guerre entre l'Ukraine et la Russie : d'un côté, ceux qui, comme les Américains, veulent toujours faire un gouvernement mondial et, de l'autre, ceux qui, comme les BRICS, veulent continuer à se gérer seuls, sans intervention extérieure.

Par ailleurs, les mensonges du camp mondialiste passent aussi par le soi disant problème du réchauffement climatique. La vie, à commencer par celle des plantes, a besoin de dioxyde de carbone. Il n'y en a donc pas trop dans l'atmosphère (entre 0,3 % et 0,4 %, alors que toute vie cesse quand ce pourcentage tombe à 0,2 %). Les pires périodes de l'histoire n'ont pas été de réchauffement, mais de refroidissement.

L'atteinte aux libertés pendant la période Covid-19 a également montré que les pays de common law britannique n'avaient pas appliqué l'esprit fondamental de leur droit. En quête de pays plus libres (et donc plus sûrs), il faut, bien entendu, fuir la Californie (un repère de délinquants, d'où viennent les idées fantaisistes qui submergent le monde) ; par contre, le Texas et la Floride semblent encore intéressants.

Une question sur l'or : ayant cessé d'être adossé au dollar en 1971 ou en 1972, il flotte librement. Mettons que nous ayons le choix entre deux outils de réserve de valeurs, sans vouloir prendre de risque, ce qui revenait, en 1971 ou en 1972, à choisir entre une once d'or et la valeur équivalente en obligations de l'État français. Plus de cinquante ans plus tard, le résultat des deux placements revient au même.

Aujourd'hui, le système est donc globalement en équilibre en ce qui concerne l'or. Par contre, si l'on introduit de nouveau ce dernier comme moyen de paiement, il n'y en a pas assez, car il va falloir remplacer les stocks de dollars qui servent de fonds de roulement. Engranger des stocks d'or au détriment de sa masse monétaire entraîne toujours une dépression (d'où l'émergence du nazisme en Allemagne).

Il faudrait, pour éviter les problèmes, trouver un système sans monnaie de réserve, avec des pays qui commerceraient entre eux en se servant de leur propre monnaie, et en n'utilisant l'or que pour solder les différences extrêmes. Il faut envisager une façon de monter un système qui soit totalement décentralisé, avec les marchés obligataires de tous les pays, des transactions courantes, et de l'or "au cas où".

Se pose alors le problème de la Chine, qui veut que le dollar cesse d'être monnaie de réserve, sans pour autant que le yuan le remplace en ce sens. Aujourd'hui, la Chine a un déficit de son commerce extérieur avec l'Arabie Saoudite, qui vend plus de pétrole qu'elle n'achète de produits chinois. Si l'Arabie Saoudite accepte les yuans, elle peut acheter des obligations de l'État chinois, ou demander de l'or en échange.

Comme, précédemment, toute la volatilité du marché asiatique venait de celle du dollar, il y avait une dépendance de l'Asie vis-à-vis des États-Unis qui tend à disparaître aujourd'hui, pour faire place à un système, entre pays asiatiques, tel que celui décrit à l'instant, soit : un groupe de pays proches qui commerceraient entre eux, et ne se serviraient de l'or qu'en dernière extrémité, pour solder les échanges.